L'histoire du Moulin : l'époque moderne (1693-1791)
Cette période charnière de l'histoire du Moulin de Bazoncourt couvre près d'un siècle, depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu'aux bouleversements révolutionnaires. Elle se caractérise par le passage de la propriété religieuse à la propriété privée nobiliaire, l'émergence de grandes familles seigneuriales et la modernisation progressive des installations. C'est aussi l'époque où apparaissent les premiers documents détaillés sur la vie quotidienne au moulin et les conflits liés à l'exploitation des droits hydrauliques.
En cette fin du XVIIe siècle, la Lorraine connaît une période de reconstruction après les troubles de la guerre de Trente Ans. Le moulin de Bazoncourt, anciennement propriété monastique, entre dans l'ère de la propriété seigneuriale privée, marquant une transformation profonde de son statut juridique et économique.
Les familles Des Guillons, Monmerqué, de Courten se succèdent, chacune apportant ses propres innovations et adaptations. Cette époque voit également l'apparition des premiers conflits judiciaires documentés, révélant les tensions économiques et sociales autour de l'exploitation des ressources hydrauliques.
Développements historiques notables
Liste des propriétaires et meuniers (1693-1791) |
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1693 - 1731 : Pierre DES GUILLONS - fief de BAN SAINT-PIERRE |
1731 - 1754 : Isaac MONMERQUÉ - François LAPICIDA |
1754 - 1762 : Pierre Hildebrand DE COURTEN |
1762 - 1791 : François WATRIN |
1693 : Bazoncourt et son moulin dépendent de Ban Saint-Pierre
Propriétaire (vers 1647 - ?) : Pierre DES GUILLON Seigneur d'Angecourt, de Bazoncourt et de Poise
Épouse : Madeleine FERRY (vers - 8 mars 1676 à Metz)
1. Le château et maison forte appartenances et depences avec le village ban et fermage, du... avec ses bassecourt appartiennent à Mont dit seigneur Dangecour en tout droit de seigneurie de haute justice
2. Il appartient au dit Seigneur Dangecour ... droit de propriété et seigneurie la rivière la Nied qui commence depuis le rupt Elvon jusqu'à la ... jusque le ... de la ... ou jusqu'à ....
3. Il m'appartient et dépend de la ditte Seigneurie Le moulin construit sur la dite rivière en tout droit de propriété et pégnurie et laisse tous les habitants obligé de moudre leur blé et non ailleur a paix d'amande et domage et interret comme banal tenttant les habitants du dit Bazoncour.
Tous les articles contenus au presant denombrement consistant en septante-quatre articles concernant en tout qu'il a plus son représentant... ce que nous certifions et n'aurais diminiué ce que messe fasse au chateau de Bazoncour le huitieme decembre 1693
Sources : (ADM B 4840)
1731 : Inventaire de succession de Marie Houillon, François Lapicida
Propriétaire de 1731 à 1754 : Isaac Nicolas Louis MONMERQUÉ (vers 1680 X 19 sept. 1718) escuyer Seigneur de Bazoncourt et autres lieux. Receveur des consignatoins du Parlement de Metz
Épouse : Anne FLEUTOT DE DOMGERMAIN - mariage le 19 sept 1718
Meunier (1731 - avant 1742) : François LAPICIDA (1695-19 mai 1770 à Lorry-Mardigny) - Meunier à Lorry Mardigny en 1758.
Épouse 1 : Marie HOUILLON (1697 - 21 mai 1730 à Bazoncourt)
Épouse 2 : Anne MOGARD (1704 - 3 mai 1758 à Lorry-Mardigny) - Mariage le 23 janvier 1731 à Servigny-lès-Raville.
François Lapicida est le meunier du moulin en 1731 et un inventaire détaillé de ses biens est réalisé le 21 février 1731 à Bazoncourt, suite au décès de sa première épouse, Marie Houillon, probablement suite à la naissance de sa fille Christine morte née. Ce document, établi pour la gestion de la succession en présence de leurs enfants mineurs (Jean, Joseph, Louis, François et Marie), inclut une variété de biens mobiliers tels que du linge de maison, des vêtements de femme, des meubles en bois de chêne, ainsi que divers ustensiles de cuisine et équipements domestiques. L'inventaire mentionne également des animaux de ferme et estime la valeur totale des biens à deux cent cinq livres tournois. Ces biens sont temporairement confiés à Lapicida pour gestion jusqu'à la majorité des enfants, sans charges supplémentaires pour leur entretien ou leur éducation.
Inventaire fait devant Nous, Maire et gens de Justice de Bazoncourt, à la requête de François Lapicida, Meunier au Moulin du Lieu, au Nom et comme père et tuteur naturel des enfants mineurs, issus de lui et Marie Houillon, la première femme défunte, leur mère. De tous les meubles et effets, titres papiers et enseignements de la succession et communauté entre ledit Lapicida et ladite défunte Houillon en conséquence et du consentement de Dominique Houillon, grand-père aux dits mineurs du côté maternel auquel inventaire a été procédé par nous et rédigé par écrit par Nicolas Noirel, greffier en cette justice, en présence de ceux-ci vingt et unième février mil sept cent trente et un.
Premièrement
Dans la chambre de devant, il fut trouvé une armoire bois de chêne avec sa ferrure dans laquelle il s'est trouvé onze draps toile de chanvre et d'étoupe, une douzaine de serviettes toile de chanvre, quatre tayes de lits plus encore une autre taye. Le même tiroir deux de toile rayée et les trois autres d'étoupe plus quatre nappes de chanvre.
Un coffre bois de chêne fermant avec serrure dans lequel il fut trouvé, une camisole à usage de femmes d'estaminet, une autre d'estamette, une autre de drap noir et une autre d'ouatine, le tout à usage de femme; Plus quatre jupes dont une noire de drap, une ratine violée, une de molleton aussi violée et l'autre de tridaine rayée. Le tout à usage de femme et deux tabliers... un de chamois et l'autre estaminé plus cinq chemises à usage de femme.
Une caogée bois de chêne sur laquelle il y a trois lits de plume dont deux lits entayés de taye rayée et l'autre... Un oreiller et deux traversins aussi entayés toile de chanvre et deux draps toile de chanvre avec une vieille garniture avec son tour de lit...
Une table de bois de chêne, plus deux couches bois de chêne avec deux vieux lits et deux autres lits entayés de deux draps toile d'étoupe et trois traversins entayés d'étoupe.
Dans la cuisine, il fut trouvé un dressoir bois de chêne sur lequel deux grands chaudrons et trois plus petits aussi devant une échaffette, une casserole, une tourtière, une passoire. Le tout devant, trois pots de fer de différente grandeur, un petit pot de cuisine, un grand chaudron de fer, une poêle à frire, une cuillère de pot, une écumoire, une grille, une bougie. Le tout de fer et un crémaillère, quatorze assiettes, trois plats, un pot attise, une aiguière, une gamelle, une salière, une douzaine et demie de cuillères devant le tout, deux moulins à piler le poivre, une paire de chenets, une petite couchette avec un lit... et un drap, deux tours à filer, avec le dévidoir, un avaloir de fer blanc environ huit livres de plumes dans un sac.
Deux vaches sous poil rouge, une et l'autre noire, neuf petits cochons avec leur mère, une douzaine d'oies, six canards et une douzaine de poules avec le coq et une lanterne de fer fondu à l'usage du moulin. L'estimation des meubles et effets si inventorisés pour la part des dits mineurs a été estimée par les dits présents à la somme de deux cent cinq livres tournois et attendu que Lapicida était sur le point de faire vendre la part des dits mineurs, il a été trouvé à propos pour les dits parents de lui laisser entre les mains les dits meubles et effets pour lui rendre compte aux dits mineurs quand ils auront eu l'âge de majorité ou émancipé pour l'âge s'y mieux ils aiment leurs payes la dite somme.
Que les dits mineurs ne soient chargés d'aucune pension nourriture, ni entretien... fait au moulin de Bazoncourt le vingt et unième février mil sept cent trente et un.
(ADM B 4840)
Sources : (ADM B 4840 - partie 2)
1740 : Conflit entre Lapicida et les charpentiers Mouzin
Propriétaire de 1731 à 1754 : Isaac MONMERQUÉ escuyer Seigneur de Bazoncourt et autres lieux.
Épouse : Anne FLEUTOT DE DOMGERMAIN - mariage le 19 sept 1718
Meunier (1731 - avant 1742) : François LAPICIDA (1695-19 mai 1770 à Lorry-Mardigny) - Meunier à Lorry Mardigny en 1758.
Épouse 1 : Marie HOUILLON (1697 - 21 mai 1730 à Bazoncourt)
Épouse 2 : Anne MOGARD (1704 - 3 mai 1758 à Lorry-Mardigny) - Mariage le 23 janvier 1731 à Servigny-lès-Raville.
Le 22 juillet 1740, un litige juridique se déroule à Bazoncourt entre les frères Mouzin, charpentiers de Pontoy, et François Lapicida, meunier du Moulin de Bazoncourt. Les Mouzin réclament à Lapicida le paiement de quatre livres dix sols pour le travail du bois qu'ils ont effectué pour lui, qu'il refuse de payer, arguant que la demande est infondée et résulte d'une vexation. Ils affirment avoir coupé et travaillé le bois selon un accord verbal, tandis que Lapicida nie toute convention formelle avec les plaignants. Le débat tourne autour de la prétention de Lapicida que les frères Mouzin auraient agi sans accord concret, une affirmation contestée par les charpentiers qui insistent sur l'accord verbal pour couper et façonner le bois. Le dossier expose les détails de leur travail dans des conditions hivernales difficiles et le non-paiement subséquent par Lapicida, qui mène à ce conflit devant la justice locale, illustrant les tensions et les dynamiques économiques de l'époque.
Lejourdhuy vingt deuxième juillet mil sept cent quarente.
pardevant Nous maire agens de justice de Bazoncourt.
En La cause dentre Nicolas et Louis Les Mouzin charpentier demeurant à Pontoy demandes aux fins de leur requeste du 18° du louvant Vigniote Le meme jour par Nicolas Noel See... en ce siege et ... au bureau de ce lieu Lors suivan par Noirel.
Contre François Lapicida, meunier au moulin dus Bazoncourt, deffendeur A L'appel de La cause Le demandeur comparant en personne atteste de conseil aux... aux fins de laditte requeste a ce que le deffendeur soit condamné a leur payer la somme de quatre livres dix sols value pour quantité de ... de bois qu'ils ont faconnné pour le deffendeur et ques autre pour Le refus qu'il en a fait il soit condamné a tous les dépends a quoy ils protestent est aussy comparu, Francois Lapicida en personne attesté de conseil Lequel nous a dit, qu'il luy ... facille de sefaire renvoyer de la demande contre luy formée comme d'une pure vexation a ...vra aux dépens.
Et pour le faire ainsi dire et ordonner le comparant contres les demandeurs non recevables en leur demande ou en tous les mal fondé en réelle estant en estat d'affirmé qu'il n'a jamais fait traité par biais verballement ny autrement avec les demandeurs de luy faconner une piece de chene comme il lexpose dans leur requeste ... pourquoy il.... devan estre renvoyé de la demande avec depens est par les demandeurs a été dit que pour répondre a ce que le deffendeur vinet de dire il leur et bien inutille mais les vont faire connaître a Monsieur dans peu de mot de quoi il sagit premierement les demandeurs ayant donc fait la convendion verbal ...
Le deffendeur de Luy couper des arbres de chenes qu'il avait acheter dans le bois de Pontoy, auquel le lendemain de la convention ils se sont transportes sur les lieux et ont coupes et abatu une des dits arbres et y ayant fait et façonné.... au moins cinq coudes des de bois en raison qu'y que le defendeur les a enlever ou fait enlever sans attendre que les bois fussent mis en coudes auquelle les demandeurs ayant bien souffaire de la grande froidure quand ils ont façonné le dit bois, que depuis le temps, le deffendeur dit qu'il asffeur aux dits demandeurs un leus de trois louis, ce que cependant offir d'affirmer qu'ils n'ont eu ny comme aucune profanner qui ayant offer de L... de la par du deffendeur pour sujet C'est pourquoy que les connait tres bien qu'il y a de La grande Chene de La par du defendeur de ne pas voulloir payé une sy pettite somme que les n'a pas voulu faire une demande plus que la sol devant et que mesme qu'ils etait question qu'il en soit reglé par d'autres ouvriers il devait reglé d'avantage qu'ils n'ont fait leur demande comme estant tres juste. On espere de l'equité de Mr en estre renvoyé avec tous depends aux offres que l'on fait d'affirmer que la convention a été faite verbalement que le deffendeur est à quoy ils profiste.
Et par le demandeur comparant comme sy devant a été dit qu'il luy est courtoisde repondre au long verbiage deduit de Lapar des demandeurs qui ressemblent pouvant dire aux Entan de ... qui Ne veau ca qu'ils defend ny ce qu'il demandent il n'est question par les demandeurs de justifier leur demande comme quoy le deffendeur a fait convention verbal ou autrement avec eux qu'ils leurs payeraient la somme de quatres louis dix sols comme ils le repete tant leur demande pour la facon du chene dont sagit le faisant
(ADM B 4840)
Sources : (ADM B 4840 - partie 3)
1743 : litige concernant une somme d'argent due pour du travail de façonnage de bois.
Propriétaire de 1731 à 1754 : Isaac MONMERQUÉ escuyer Seigneur de Bazoncourt et autres lieux.
Épouse : Anne FLEUTOT DE DOMGERMAIN - mariage le 19 sept 1718
Meunier (1731 - avant 1742) : François LAPICIDA (1695-19 mai 1770 à Lorry-Mardigny) - Meunier à Lorry Mardigny en 1758.
Épouse 1 : Marie HOUILLON (1697 - 21 mai 1730 à Bazoncourt)
Épouse 2 : Anne MOGARD (1704 - 3 mai 1758 à Lorry-Mardigny) - Mariage le 23 janvier 1731 à Servigny-lès-Raville.
Le 22 juillet 1743, les charpentiers Nicolas et Louis Mousin intentent une action contre François Lapicida, meunier du moulin de Bazancourt, pour non-paiement de quatre livres. Selon eux, un accord verbal avait été conclu pour façonner et fournir du bois destiné aux meules du moulin. Lapicida conteste vigoureusement, niant avoir passé commande et affirmant n'avoir jamais sollicité ce travail. Les frères Mousin soutiennent la légitimité de leur créance et espèrent que la justice locale leur donnera gain de cause.
En la cause entre Nicolas et Louis les Mouzin, charpentiers demeurant à Pontoy, demandes au fin de leur requête du 18e du courant Vignote. Le même jour par Nicolas Noel Ser... en ce siège et ... au bureau de ce lieu Louis suivant par Noel.
Contre François Lapicida, meunier au moulin de Bazoncourt, défendeur. À l'appel de la cause le demandeur comparant en personne assisté de conseil aux fins de ladite requête et en ce que le défendeur soit condamné à leur payer la somme de quatre livres dix solsvalue pour quantité de ... de bois qu'ils ont façonné pour le défendeur et ques autre pour le refus qu'il en a fait. Il soit condamné à tous les dépends à quoi ils protestent et aussi comparu François Lapicida en personne attesté de conseil, lequel nous a dit qu'il lui ... facilité de se faire renvoyer de la demande contre lui formée comme d'une pure vexation a... aux dépens.
Et pour le faire ainsi dire et ordonner le comparant contre les demandeurs non-recevable en leur demande ou en tous les mal fondé en réelle estant d'affirmé qu'il n'a jamais fait traiter par biais verbalement ni autrement avec les demandeurs de lui façonner une pièce de chêne comme il est exposé dans leur requête... pourquoi il... devant être renvoyé de la demande avec dépens.
C’est par les demandeurs a été dit que pour répondre à ce que le défendeur vient de dire il leur est bien inutile, mais ils vont faire connaître à Monsieur dans peu de mots de quoi il s’agit premièrement les demandeurs ayant donc fait la convention verbalement. Le défendeur de lui couper des arbres de chêne qu'il avait acheté dans les bois de Pontoy, lequel dès le lendemain de la convention ils se sont transportés sur les lieux et ont coupé et abattu une des dits arbres et y ayant fait et façonné ... au moins cinq coudes de bois en raison de quoi le défendeur les a enlevés ou fait enlever sans attendre que les bois fussent mis en coudes auxquelles les demandeurs ayant bien souffert de la grande froidure quand ils ont façonné ledit bois que depuis le temps, le défendeur dit qu'il absorbent aux dits demandeurs une fois les trois bois, que cependant dit et affirmant qu'il n'est et n'y aura aucune preuve que quant au fait qu'il y avait offre de L... de la part du défendeur pour sujet. C'est pourquoi que les connaissant très bien ce qu'il y a de La grande Chêne de La part du défendeur de ne pas vouloir payer une si petite somme que les n’a pas voulu faire une demande plus que le soi devant et que même s'il était question qu'il en soit réglé par d'autres ouvriers. Il devait réglé d’avantage qu'ils n'ont fait leur demande comme étant très juste. On espère de l’équité de Me en être renvoyé avec tous dépens aux offres que l’on fait à différer que la convention a été faite verbalement que le défendeur est à quoi ils proteste.
Et par les demandeurs comparant comme soi devant a été dit qu’il lui est courtois de répondre au long verbiage déduit de La part des demandeurs qui ressemble pourtant dire Entan de ... qui Ne veux au qu'ils défend ni ce qu'il' demandent, il n'est question par les demandeurs de justifier leur demande comme quoi le défendeur a fait convention verbal ou autrement avec eux qu’ils leurs payaient la somme de quatre louis dix sols comme ils le répètent tant leur demande pour la façon du chêne dont sagit le faisant.
(ADM B 4840)
Sources : (ADM B 4840 - partie 4)
1743 : Procès-verbal de constat des meules du moulin de Bazancourt
Propriétaire de 1731 à 1754 : Isaac MONMERQUÉ escuyer Seigneur de Bazoncourt et autres lieux.
Épouse : Anne FLEUTOT DE DOMGERMAIN - mariage le 19 sept 1718
Meunier (1731 - avant 1742) : François LAPICIDA (1695-19 mai 1770 à Lorry-Mardigny) - Meunier à Lorry Mardigny en 1758.
Épouse 1 : Marie HOUILLON (1697 - 21 mai 1730 à Bazoncourt)
Épouse 2 : Anne MOGARD (1704 - 3 mai 1758 à Lorry-Mardigny) - Mariage le 23 janvier 1731 à Servigny-lès-Raville.
Le 18 septembre 1743, Nicolas Noizet, maire et greffier de Bazancourt, et Nicolas Lionel, se rendent au moulin de la seigneurie à la demande de Madame Anne Fleutot, afin de constater l'état des meules.
Ils observent que l'une des meules, vieille de plus de 40 ans est fendue en deux et que l'autre est également en mauvais état. Le Lapicida (tailleur de pierre) est jugé responsable de la détérioration et devra fournir une nouvelle pierre conforme aux mesures prévues. Un procès-verbal est dressé pour servir de référence juridique, signé par les autorités locales et témoins.
Par devant nous Nicolas Noizet et Nicolas Lionel, maire et greffier en la justice de la terre et seigneurie de Bazancourt, à la réquisition de Madame Anne Fleutot veuve de Monsieur Isaac Monmorquez vivant écuyer, seigneur de Bazancourt et autres lieux, nous nous serions transportés au moulin de ladite terre pour y descouvrir les pierres meules qui sont au moulin depuis quarante et une années, procèdent suivant la plainte de monsieur actuel en forme, la pierre meule trouvant se trouvant de mille toises, attendu qu'elle est fendue en deux pièces, payant qui épousa Servais quoique la meule bonne, l'autre pierre étant aussi quasi malette étant de Bazancourt environ deux pieds d'ore… Formule de l'arrière et de pierre qui le commune se fournira au sieur curé et qui parait être de mille toises Laquelle est trouvée de rechange de presso pour ne point être au vieil, en bon fer trois lignes l'un par l'autre, et de hauteur cinq pouces ou demi, en somme ledit Lapicida est comptable de ladite diminution ainsi qu'il s'en oblige par son bail, et nous a requis le noter en ancien livre moulins qui réside entre mains dudit Noizet, du payant fait mention par pierre d'un moulin bourgeois de Metz, lequel ainsi a procédé à l'enquête, il se trouve le payeur, de six jours d'état qu'il nous avons dressé le présent procès- verbal pour servir en matière, dans les autres actes, fait et signé le tout fait en présence de sieur Jean-Baptiste Thomas, procureur de Madame, qui a signé avec nous, ledit Lapicida, et au moulin ledit jour.
Signatures : Thomas Nicolas Noizet, maire François Lapicida Noizet, greffier
(ADM B 4840)
Sources : (ADM B 4840 - partie 4)
1743 : Installation d'une nouvelle meule
Propriétaire de 1731 à 1754 : Isaac MONMERQUÉ escuyer Seigneur de Bazoncourt et autres lieux.
Épouse : Anne FLEUTOT DE DOMGERMAIN - mariage le 19 sept 1718
Meunier (1731 - avant 1742) : François LAPICIDA (1695-19 mai 1770 à Lorry-Mardigny) - Meunier à Lorry Mardigny en 1758.
Épouse 1 : Marie HOUILLON (1697 - 21 mai 1730 à Bazoncourt)
Épouse 2 : Anne MOGARD (1704 - 3 mai 1758 à Lorry-Mardigny) - Mariage le 23 janvier 1731 à Servigny-lès-Raville.
En réponse à la requête de Madame Anne Fleutot, représentante du Seigneur de Bazoncourt, Nicolas Noel, Maire en justice de la Seigneurie de Bazoncourt, effectue une visite au Moulin local pour évaluer l'état des meules de pierre en usage. Il constate que la meule tournante principale, endommagée et fendue en deux, ne pouvait fonctionner que grâce à une réparation précaire avec un lien de fer. En conséquence, Madame Fleutot a financé l'acquisition et l'installation d'une nouvelle meule, qui a commencé à fonctionner ce jour-là et se montre prometteuse en termes de performance. Cette nouvelle meule mesure 28 cm de largeur à l'œil, 91 cm sur la filière et 167 cm de hauteur. La responsabilité de la gestion et de la maintenance de l'ancienne meule, selon le bail, incombe à François Lapicida, le meunier actuel, qui a demandé une mesure officielle de l'ancienne meule avant son retrait. Cette opération a été documentée par Pierre Cusus Muriee, un bourgeois de Metz, dans un procès-verbal établi en présence de plusieurs témoins, assurant ainsi la transparence et la légitimité de l'intervention pour toutes parties concernées.
(ADM B4840)
1749 : Mise en vente du château et son Moulin dans "Affiches de Paris"
Le 20 novembre 1749, parait une annonce dans les "Affiches de Paris". Le domaine de Bazoncourt, mis en vente près de Metz, comprend une vaste étendue de terres dotée d'un château entouré de fossés secs pouvant être remplis rapidement. Ce château dispose de ponts-levis, de multiples dépendances comme un colombier, des granges, et une chapelle, ainsi que de nombreuses infrastructures agricoles incluant des pressoirs et des maréchalerie.
Le moulin de Bazoncourt, essentiel à la vie locale, figure également parmi les propriétés mises en vente, soulignant son intégration étroite dans le quotidien des habitants qui y sont soumis au ban. Les terres comprennent des jardins, potagers, vergers, vignes, et prés, en plus de cent soixante journaux de bois. Les droits liés à ces terres sont vastes, incluant la chasse, la justice à plusieurs niveaux, et des droits de pêche, accentuant l'importance et la valeur de ce domaine au sein de la région.
Sources : Les Affiches de Paris - 20 nov. 1749
TERRES.
GRANDE & Belle Terre & Seigneurie appelée Bazoncourt, fituée près la ville de Metz, à vendre par licitation au Châtelet de Paris ; cette terre confifte en château entouré de fossés secs, revêtus de murailles, on peut les remplir en vingt-quatre heures d'eau vive ; ponts-levis, cour, colombier, bassecour, contenant maisons, chapelle fondée, pressoirs, granges, marcasseries, jardins, potagers, & vergers ; plusieurs maisons, tant audit Bazoncourt, qu'aux environs ; terres labourables, vignes, prés ; cent soixante journaux de bois en coupe ; droit de chasse ; haute, moyenne, & basse justice amendes, épaves, cons ilcation, & autres amendes ; moulin où tous les habitans dudit Bazoncourt sont bannaux ; droit de rivière & de pêche ; pressoirs situés au village de Vanermont, où tous les habitans de Bazoncourt & de Vanermont sont bannaux ; rentes en argent, chapons & poules ; chaque habitant doit au Seigneur demi-quart de bled pour le droit de four qu'ils ont racheté ; droits de corvée au Breuil par les habitans & porte- riens, qui doivent faucher, semer, & mettre en monceau, & les laboureurs faire chacun quatre voitures dudit au Breuil au château, ou une à la ville de Metz, au choix du Seigneur, & les laboureurs, porte-riens de même ; tous les habitans doivent ensemble, les porte-riens un jour de corvée au Seigneur ; Lavoir, à facler aux bleds, autant aux mariages, une à seiller, une à lever aux avoines, & une a vendanger, s'entend les manœuvres ; & tous les laboureurs doivent une journée de charue à chacune culture, tant pour les bleds que pour les mars ages, comme auss i les laboureurs porte-riens : le Seigneur de Bazoncourt est reconnu pour Seigneur voué pour les trois quarts de la terre & seigneurie de Ban-Saint-Pierre, & premier Seigneur haut-justicier de la terre & seigneurie du Ban-Saint-Pierre, pour un seizième ; il lui appartient au Breuil dudit Ban-Saint-Pierre un seizième & un quart environ des amendes seigneurales, & différentes rentes en chapons, poules, bled ; le droit de prendre & percevoir par chacun an deux chars de soin tout sené, prêt à mettre & charger dans la prairie de Saint- Arnault, sur la chausse du moulin d'Ancerville, avec faculté de charger à volonté, pourvu que quatre chevaux puissent sortir du pré ; l'adjudication s'en fera a la fin du mois de Décembre 1749, ou au commendement de Janvier suivant. S'adresse à Madame de MontmerquÉ de Bazoncourt, rue des Fossés Mont-martre ; ou à M. Dumaige, Procureur au Châtelet, rue Grenier S. Lazare, pousuivant la licitation.
1754 : Achat de la seigneurie par Pierre Hildebrand de COURTEN
Propriétaire : Pierre-Hildebrand de COURTEN seigneur de Bazoncourt Chevalier de Saint-Louis ()
Épouse : Anne Catherine Joseph GILLART ()
Pierre-Hildebrand, fils de Jean-Hildebrand et de Marie-Josèphe Chauvin, de la branche des Courten dite de Valenciennes, colonel d'infanterie, brigadier des armées du Roi, chevalier de Saint-Louis, seigneur de Bazoncourt, Vaucremont et Ban Saint-Pierre en partie, né à Valenciennes, paroisse Notre-Dame de la Chaussée, le 22 mars 1702. Décédé le à Bazoncourt 4 décembre 1796, enterré sous l'ossuaire. Il avait acheté, en 1754, la terre et seigneurie de Bazoncourt de la veuve et des enfants d'Isaac de MontmerquÉ de Fontenelle, écuyer, fermier général des finances du Roi ; il s'y transporta l'année suivante. Il avait épousé, 20 mars 1746, à Valenciènes, Anne-Catherine-Joseph Gillart, fille d'Antoine-Joseph Gillart, prévôt de la ville, seigneur de Courtil, et d'Anne-Cécile Claro, laquelle mourut en 1797 à Bazoncourt.
Le contrat d'acquisition est passé à Paris au mois de janvier 1754. Ce titre ainsi que les commissions militaires de Pierre-Hildebrand et les papiers concernant l'exercice de la juridiction seigneuriale ont été saisis au château de Bazoncourt pendant la révolution, et transportés au district de Boulay où ils ont été détruits.
Sources : 1885 - Famille De Courten - page 78
1756-1789 : Présence du Moulin sur les cartes de Cassini

Le Moulin de Bazoncourt est documenté sur les célèbres Cartes de Cassini, qui représentent les premières cartographies générales du royaume de France au XVIIIe siècle. Ces cartes, créées par la famille Cassini, notamment César-François Cassini de Thury au milieu du 18e siècle, montrent le moulin indiqué comme "Maison". La présence du moulin sur ces cartes souligne son importance économique et sociale à cette époque. Il est probable que le moulin a été cartographié entre 1756 et 1789, période durant laquelle ces cartes ont été élaborées.
A noté : Bazoncour s'écrit sans t, Vaucremont s'appelait Wacremont
1762 : Achat par François WATRIN
Propriétaire de 1762 à 1791 : François WATRIN né le 30 septembre 1733 à Montoy-Flanville, décédé le 24 février 1803 à Sorbey
Épouse 1 : Marguerite MORHAIN née le 28 février 1734 à Vallières, décédée le 10 janvier 1762 à Bazoncourt. Mariage le 14 avril 1761 à Saint-Julien-lès-Metz.
Épouse 2 : Françoise DEGOURT née vers 1740, décédée le 13 mars 1768 à Bazoncourt. Mariage le 9 novembre 1762 à Beux.
Épouse 3 : Françoise HOUZELLE née en 1739, décédée le 12 octobre 1771 à Bazoncourt. Mariage le 24 janvier 1769 à Bazoncourt.
Épouse 4 : Jeanne COLSON née le 22 février 1749 à Chanville, décédée le 10 janvier 1814 à Ars-sur-Moselle
François Watrin appartient à une famille de meuniers. Son père François Watrin (1691-1780) était meunier à Ancerville puis à Bonfey, son frère Jean (1723-1780) à Pange et Coin-lès-Cuvry, Joseph (1731-1793) à Louvigny, Nicolas (1736-1789) à Fleury, Coin-lès-Cuvry et Varize et Humbert (1743-1774) à Ancerville. Le père de sa première épouse, Jean MORHAIN (1705-1756) était également meunier à Vallières
1785 : François WATRIN et les conflits de propriété
En 1785, des conflits surgissent non pas en raison de l'acquisition elle-même, mais à cause d'un problème avec une haie entourant un pré appelé "Entre Les Fossés". Ce pré avait été clôturé conformément aux bénéfices accordés par la législation royale de 1768 concernant les clôtures. Les habitants, y compris le meunier François Vatrin, ont soutenu que cette haie et le fossé associé étaient suffisamment défensifs pour empêcher l'accès du bétail errant, nécessitant une intervention des autorités pour valider la conformité et maintenir l'ordre dans la gestion des pâturages et des droits d'eau.
Sont comparuts les nommé Francois Vatrin habitant et meunier au moulin de Bazoncourt jean Roger habitant a vaucremont Jean-Pierre Mathiotte du dit Bazoncourt. Lesquels nous ont dit que devant profiter du Benefice de Lit de sa Majesté de l'année Mil Sept Cent Soixante Huit Concernant les clotures et comme les comparant ont fait entourÉ de liage sechÉ et de fossé dans son contour un pré appelé Entre Les FossÉ se trouvant de sorte que ladite Haie et fossé se trouvant en état de deffence', ils nous ont requis de nous y transporter ou etant en compagnie de notre greffier ordinaire de notre sergent des eschevins de justice des Ban Gar... Nous avons fait le tour du susdits prés dit le prés lieudit entre les fossés situé sur le ban de Bazoncourt au Po.. le prés de fleuries champs apporté a Francois Watrin au couchant Legros de Berlize et le prés Baar au midi le prés de EV.. Prevot au levant les prés de quoquittolle juchy prés dit entre les fossés entourer de haies assez deffensible et de fossés assez frofond pour empecher l'axÉ du betail Laquelle cloture nous avons trouvé en état et recu en conséquence ce faisons deffence a toute personne dy conduire aucune bette pour vain paturer et de ... directement ny indirectement Les compa... dans la possession et jouissance des patures et des regains du Susdit prés tant qu'il restera en état de cloture enjoignons aux bangarde et garde S.. de tenir la main à la conservation du susdit prés ainsi qu'il leur est déjà enjoint par l'arret du parlement de Metz rendu conformement a lesdits cy..vant rapelle a peine de .. repondre en leur par et privé nom des dommages et intérêts des composants et de faire tous rapport contre les delinquants qui se porteraient a y faire paturer de tous quoy avons.
Le present procÉ verbal pour ... Et valloir ca que de raison faite a Bazoncourt au retour du dits Lieu.
Sources : (ADM B 4840 - partie 5)
1789 : Cahier de doléances des communautés en 1789 - Baillage de Metz.
Le document de 1789 contient les remontrances, plaintes et doléances des habitants de Bazoncourt, adressées au roi. Parmi les demandes principales, le texte met en avant plusieurs aspects touchant au Moulin de Bazoncourt, notamment les "droits de banalité". Ces droits forçaient les habitants à utiliser exclusivement le moulin seigneurial pour moudre leur grain, un système considéré comme injuste et coûteux par les villageois. Ils demandaient également la suppression d'autres droits, tels que le "banvin" (droit lié à la vente du vin), et une remise en cause des charges et taxes excessives qui accablaient les habitants.
François Watrin (orthographié "Vatrin" dans le document) est l'un des signataires du texte.
Sources : Quellen zur lothringischen geschichte - Tome 10.